Le peuple d’Israël entre en résistance

M. Nétanyahu, en avançant les élections à la Knesset, pensait obtenir un blanc seing pour sa politique colonialiste, en s'alliant aux formations de l'extrême droite tentées par l'épuration ethnique. Contre toute attente, l'opinion israélienne n' a donné à sa coalition qu'une voix d'avance. Confirmant ainsi que sa politique n'est plus vraiment considérée comme sécuritaire, et que ses résultats économiques ne sont pas au rendez-vous. N'oublions pas non plus qu'un récent sondage en terre d'Israël donnait un large préférence pour la victoire d'Obama, contre les amis républicains de Nétanyahu… 

Le Likoud va devoir ouvrir son gouvernement à la formation "Y a de l'avenir" de Yair Lapid, partisan d'un état palestinien en paix avec Israël. Reste deux inconnues:

– Yair Lapid sera -t'il plus déterminé, vingt ans aprés les accords d'Oslo, à les appliquer, que le travailliste Ehud Barak qui les avait enterrés?

– Le Président Obama est-il prêt à IMPOSER l'application des résolutions de l'ONU, par la menace de couper les fonds? 

La fenêtre de tir électorale est favorable, tant en Israël qu'aux Etats Unis. Le scénario de mon roman "Le lait et le fiel" est peut-être en train de quitter la fiction! Ci-dessous, quelques lignes d'un dialogue très actuel:

" – D'immenses pans du mur de la honte, autour de Jérusalem, sont peints de paysages d'oasis, dit Zeev. Mais derrière, ce ne sont que terrains vagues et bidonvilles, avec des enfants malingres qui trainent sur les tas d'ordures.

– Les juifs ne le savent-ils pas?

– Mon cher Hakim, il y a loin de la connaissance à la conscience. Tout est fait pour qu'on ferme les yeux. Mais je peux te garantir qu'il y a bien des juifs qui n'acceptent pas. Lors d'un hommage à la mémoire d'Itzhak Rabin, assassiné par le parti de la guerre, l'écrivain David Grossman  déclarait: "Comment pouvons nous continuer à contempler sans réagir, comme hypnotisés, la folie, la vulgarité, la violence et le racisme qui s'emparent de notre maison?" Hélas, la plus pure des démocraties est une dictature. Comment est-ce possible? Effet de la paranoïa? Pas seulement. Les élections à la proportionnelle amènent à la Knesset un  éparpillement de partis, où aucune majorité de gouvernement ne peut se dégager sans l'extrême droite. Après quoi, celle-ci tire les ficelles. Imagine qu'ici, on élise à la proportionnelle, et que pour gouverner, la droite soit obligée de faire élire un candidat du Front national à la présidence. Oh, les libertés formelles sont préservées. Mais le racisme s'insinue dans les consciences. Surtout si la peur des attentats donne un coup de pouce à l'Etat.

– Alors, c'est un combat de communication qu'il faut mener, contre la peur! Pour éviter un suicide spirituel?

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